Louanges à Allah
Il n’est pas permis à ton père d’accepter les
cadeaux qu’on lui donne dans
le cadre de l’exercice de sa fonction, compte
tenu de ce hadith rapporté par al-Boukhari (6636) et par Mouslim (1832) d’après Abou Houmayd as-Saaidi selon lequel le
Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) avait employé un homme qui , au bout de sa mission, est venu lui dire:
-«Messager d’Allah!Voici ce qui vous appartient.Voici ce qui m’a été donné comme cadeau!»
-«Pourquoi n’es
tu pas resté auprès de tes père et mère pour voir si on t’apporte des
cadeaux! » Ensuite, le Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui), après avoir accompli la
prière de la soirée, proclama la
profession de foi et loua Allah avant de dire ceci: comment se fait qu’un de nos agents
revient nous dire: ceci est le fruit du travail fait pour vous et ceci est un cadeau qu’on nous a fait?
Pourquoi n’est il resté auprès de ses père et mère pour voir si on
va lui faire des cadeaux? Au nom de Celui qui tient l’âme de Muhammad en
Sa main, aucun d’entre vous ne subtilisera quoi
que ce soit sans l’apporter au jour de
la Résurrection comme une charge
attachée à son cou. S’il s’agit d’un chameau, il
continuera à mugir ou d’une vache elle se mettra à beugler ou d’un mouton il ne
cessera de gémir! Ai-je bien communiqué? » Selon Abou Houmayd, le Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) leva sa main ensuite de manière à ce que j’ai vu ses aisselles .
Aussi doit-on dire à ton père: « Pourquoi n’es tu pas resté auprès de tes père et mère pour voir si on
va te faire des cadeaux? » En d’autres termes, les cadeaux reçus résultent de la
fonction qu’il exerce. S’il en est ainsi, le
cadeau revient au service et pas à lui.
Cheikh Ibn Baz (Puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) a dit: « Ce hadith signifie
que celui qui occupe une quelconque fonction de l’Etat doit s’en acquitter sans
prendre un cadeau pour l’accomplissement de
son travail. Si on lui en donne qu’il le dépose au bayt al-maal (Trésor public) car il
ne lui est pas permis de le garder pour lui même selon ce hadith
authentique. Il s’y ajoute que cela (l’acceptation de
cadeaux) ouvre la voie du mal et remet en cause la confiance (dont le
fonctionnaire est dépositaire). » Extrait de Fatawa al-Balad al-haram,p. 655
Ahmad et al-Bayhaqui ont rapporté que le Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) a dit: « les cadeaux reçus par les agents
(de l’Etat) relèvent de la fraude. »Autrement dit, ils
résultent de la trahison. Ce
hadith est jugé authentique par
al-Albani dans Sahih al-Djamee n°7021.
Les propos de votre père
selon lesquels il ne fait pas la distinction entre
les cadeaux qu’il
reçoit
ne remet pas en cause le caractère
illicite (des cadeaux). Si toutefois, il maltraite ceux qui ne lui en donnent
pas, il commet un péché plus
grave. Son affirmation tranchée
selon laquelle il ne prête
pas attention aux donneurs est discutable. Car le cadeau a un impact sur le coeur.
L’homme
est naturellement enclin à apprécier
celui qui lui fait du bien. Les cadeaux reçus
peuvent pousser votre père
à avoir
de la sympathie pour les donneurs et à leur
accorder ce qu’il ne méritent
pas. Qu’il
craigne Allah Très-haut.
Qu’il
se détourne
de ce clinquant éphémère.
Tout bien d’ici-bas
peut être
qualifié ainsi.
Et que dire quand il s’agit
d’un
bien illicite?
Il ne vous est pas permis de
tirer profits des cadeaux qu’il
a ramassés
car il s’agit
de biens illicites. L’épargne
que vous avez constitué grâce
à son
salaire perçu
pour ses activités
licites ne représente
aucun inconvénient.
Quant aux vêtements
qu’il
vous a contrait à prendre,
s’il
les a achetés à un
prix normal, il n’y
aucun inconvénient à les
porter. S’il
les a reçus
comme cadeaux ou acquis contre un prix complaisamment négocié ,
ne les portez pas. Efforcez vous à donner
des conseils à votre
père
pour lui rappeler le danger inhérent
à l’acquisition
de biens illicites. Encouragez-le à interroger
les ulémas
afin qu’il
le débarrasse
de toute ambiguité.
Allah le sait mieux.