Louanges
à Allah
Premièrement,
si votre mère vous a confié de l’or à remettre à votre frère après son décès et
quand le bénéficiaire en aura besoin, c’est un testament. Or un testament ne
peut profiter à un héritier qu’avec le consentement des autres héritiers. Si ces derniers sont
tous des adultes jouissant pleinement de leurs facultés mentales et s’ils
valident le testament après le décès de leur mère, on l’exécute. Leur
consentement avant la mort de leur mère ne compte pas car les biens ne leur
appartiennent pas encore, ce qui rend leur consentement superflu. Dès lors, le
consentement survenu après le décès de la mère valide le testament. Si les
intéressés n’ont pas donné leur consentement et si une partie des
héritiers consent sans les autres, le
testament est à exécuter sur la partie de l’héritage revenant aux consentants.
Al-Hadjdjawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:«
Sauf avec le consentement des héritiers exprimé après le décès du testateur, ce
qui valide le testament et le rend exécutable.»
Cheikh
Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) a dit:« Ses propos après la mort renvoient au consentement et signifient:
sauf le consentement des héritiers exprimés après le décès du testateur ou de
la testatrice. Si le consentement précède le décès , il ne compte pas car les
biens ne leur appartient pas encore et
de ce fait ils ne peuvent pas en
prélever une contribution, le consentement revenant à faire une contribution
d’une partie de l’héritage. Il s’y ajoute que l’héritier bénéficiaire peut être
hérité car il arrive souvent qu’une personne saine décède avant une personne
malade. En somme, on retient qu’un consentement exprimé par les héritiers après
le décès de l’auteur du testament.» Extrait de Charh
al-moumt’i (11/141). Pour davantage
d’informations, voir la réponse donnée à la question n° 106236 et à la question
n° 91530.
Deuxièmement,
quand le testament sera exécuté au profit du bénéficiaire, l’or en question ou
d’autres objets de testament seront considérés comme un dépôt auprès de celui
qui en avait la garde, qu’il soit vous -même
ou un autre dépositaire. Il n’est pas permis de prélever un prêt du
dépôt ni de le vendre ni l’utiliser pour effectuer un achat ni d’en faire une
donation, à moins que cela ne s’inscrive dans l’intérêt du propriétaire des
biens et à son profit, s’il s’agit d’un bénéficiaire qui fait l’objet d’une
interdiction de gérer à cause de son
jeune âge ou pour une autre raison. Si , en revanche, le testateur est un
adulte bien averti, on ne peut gérer ses biens sans s’en référer à lui et
prendre sa permission.
Vous
devez restituer le dépôt comme il était. Si une partie de l’or est déjà vendue,
votre sœur doit acheter de l’or pour la remplacer et insérer le tout dans le
dépôt. Voir la réponse donnée à la question n°
83827.
Avertissement
Certains
pères donnent de l’argent à leurs fils pour les aider à se marier, par exemple.
Ensuite, ils font un testament au profit des autres pour être équitables envers
tous. Ayant donné de l’argent au fils ainé, ils pensent devoir en faire de même
pour le fils cadet. S’ils ne peuvent pas le faire au cours de leurs vivant, ils
font des testaments portant sur l’équivalent de ce qu’ils ont donné aux autres.
Cette pratique n’est pas juste. En effet, on a donné au premier parce qu’il
éprouvait un besoin que le plus jeune
n’éprouvait pas alors. Si l’un des fils a besoin de se marier ou de faire une
autre chose, on doit lui donner selon son besoin comme on l’a fait pour son
frère. Si le père décède avant que le jeune n’éprouve le même besoin que ses
frères ainés, le père n’encourt rien et le frère cadet ne recevra rien
puisqu’il n’était pas confronté au besoin justifiant un don du vivant de son
père.
Cheikh
Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) a dit: «C’est pourquoi on considère erroné le comportement de ceux
qui marient à leurs frais leurs enfants majeurs alors qu’ils ont des enfants
mineurs. Ensuite, ils écrivent dans leurs testaments: «Je recommande qu’il soit
donné à chacun de mes enfants non encore
mariés une part du tiers..» Ceci n’est pas permis. Car le mariage relève des
besoins à satisfaire impérativement. Or les mineurs ne sont pas concernés.
Aussi est il interdit de leur faire un testament à ce propos. Si on le fait, il
ne sera pas exécuté. Même les héritiers n’ont pas le droit de l’exécuter à
moins que les adultes parmi eux le valident. Dans ce cas, on en prélève le
montant de leurs parts de l’héritage.» Extrait de charh
al-moumt’i (4/599).
Allah le sait mieux.