Louanges
à Allah
Les
ulémas (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) ont des avis divergents à
propos de celui qui abandonne la prière sans en nier le caractère obligatoire.
Les uns disent , suivant la doctrine de l’imam Ahmad et un groupe des ancêtres pieux, qu’il est un
mécréant d’une mécréance qui l’exclut de la religion musulmane et en fait un
apostat. La majorité des ulémas disent que le seul abandon de la prière
n’entraîne pas la mécréance si on y ajoute pas la négation de son caractère
obligatoire. Toutefois on doit l’inviter à se repentir dans un délai de trois
jours faute de quoi il sera exécuté pas parce qu’il est mécréant mais parce
qu’il est coupable d’un crime passible d’une telle peine. Le premier avis, qui
juge l’auteur d’un abandon de la prière mécréant, est le mieux argumenté. C’est
l’avis qui fonde les fatwas diffusées dans le présent site. Voir la réponse à
la question n° 5208.
Deuxièmement,
si quelqu’un prie de façon irrégulière,
ceux qui le jugent mécréant émettent d’autres avis divergents sur son cas. Les
uns soutiennent que le non accomplissement
délibéré d’une seule prière prescrite suffit pour faire de quelqu’un un
mécréant si, toutefois, l’abandon dure jusqu’à la fin du temps prévu pour la
prière. D’autres disent que c’est l’abandon total de la prière qui constitue
une mécréance. C’est l’avis choisi par cheikh ibn Outhaymine
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). Pour en savoir davantage, voir la
réponse donnée à la question n° 83165 et la question n°
185619.
Troisièmement,
si vous avez observé la prière avant l’établissement du mariage, il n’ y aucune
ambigüité au sujet de sa validité. Si , après la conclusion du mariage, vous
avez abandonné totalement l’observance de la prière durant neuf mois, comme
vous le dites, la situation est envisage sous l’angle de divergence suscitée
concernant le statut de celui qui a abandonné la prière.
Si on
tient compte de l’avis de la majorité des ulémas selon laquelle on ne juge pas
l’auteur de l’abandon de la prière mécréant, il n’ y aucune ambigüité et le
mariage reste valide. D’autant plus que vous vous êtes repentie et que vous
observez la prière normalement. Si, en revanche, on suit la doctrine de celui
qui pense que l’auteur de l’abandon de la prière est un apostat, votre mariage
ne se dissout pas définitivement pour le seul abandon de la prière car il faut
attendre l’expiration du délai de viduité. Si durant ce délai, l’époux ou
épouse apostasié (e) se repent le mariage est maintenu. Si le délai expire sans
que cela n’arrive on les sépare et
dissout le mariage.
Mieux,
cheikh al-islam (Ibn Taymiyah) pense que même après
l’expiration dudit délai, les époux jouissent d’une opportunité de sauver leur mariage , si le partenaire
apostasié se reconvertit avant que la femme ne se remarie.
Cheikh
Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) dit:« Si les deux époux ou l’un d’entre deviennent mécréants après la consommation du
mariage, le jugement qu’appelle leur cas dépend de l’expiration du délai de
viduité. On ne dissout pas le mariage
avant cette échéance. Nous l’attendons. Si le mari revient vers l’islam, le
mariage est maintenu. L’auteur du Rawdh dit: «Si
l’apostasié se reconvertit avant l’expiration du délai de viduité, le mariage
est maintenu. Autrement, on le dissout dès que l’un des conjoints
s’apostasie..»
Cheikh
al-islam adopte sur cette question le même avis qu’il a soutenu dans la
première question car il dit: «avant l’expiration du délai on n’empêche pas la
femme de se remarier. Après l’expiration du délai, il lui est permis de se
remarier. Si toutefois elle ne le voulait pas parce qu’elle espère que son mari
se reconvertirait, elle en a le droit.» Extrait de charh
al-moumt’ (12/249) Voir l’encyclopédie juridique
(7/35).
En somme,
du moment que vous vous êtes repentie et que vous observez régulièrement la
prière tout en étant toujours enceinte, votre mariage reste valide. Il n’ y a
aucune ambigüité à ce propos , s’il plaît à Allah. Cependant , ce qui est
vraiment important pour vous c’est d’en
tirer une leçon selon laquelle la prière est trop importante pour qu’on puisse
l’abandonner par paresse et sous l’emprise de la passion. Elle est la plus
importante œuvre à accomplir avec le corps, la plus importante exigence d’Allah auprès de Ses serviteurs après leur
adhésion à Sa religion.
Allah le sait mieux.