Louanges
à Allah
Premièrement,
la condition établie par les jurisconsultes pour la validité d’une vente est
que l’objet vendu ait une utilité. Quant à ce qui n’est d’aucune utilité, sa
vente est invalide puisqu’il est sans valeur. Percevoir une contrepartie sur un
tel objet revient à spolier le bien d’autrui.
Cheikh
al-islam ibn Taymiya (puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) dit: «il n’est pas permis de vendre un objet inutile.» Extrait de madjmou‘ al-fatawa
(31/224).
Ibn
Qoudamah (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit dans al-Moughni (4/174) «il n’est pas
permis de vendre un objet qui n’a aucune utilité.»
On
lit dans l’encyclopédie juridique (29/148): «les jurisconsultes soutiennent
qu’il est permis de vendre les oiseaux de consommation licites tels les
pigeons, les petits oiseaux et d’autres
puisqu’ils sont utiles. Quant aux oiseaux qu’on ne peut pas manger ni utiliser
dans la chasse comme le corbeau, le vautour, l’Autriche et l’aigle domestique,
il n’est pas permis de les vendre puisque ce qui n’est pas utile n’a pas de
valeur. Aussi percevoir une contrepartie sur sa vente revient à spolier le bien
d’autrui et donner une telle contrepartie relève de l’imbécilité.»
An-Nawawi (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «selon
nos condisciples il est permis de vendre les livres de hadiths
, de droit musulman, de langue, de littérature, de poésie dont il est
permis de tirer profit. Il en est de même des livres de médecine, de
mathématiques et d’autres qui véhiculent des avantages licites.
Nos
condisciples disent encore qu’il n’est
pas permis de vendre les livres de mécréance car ils ne sont d’aucune utilité.
Il faut même les détruire. C’est encore le cas d’astrologie, de charlatanisme,
de philosophie et d’autres traitant de sciences
occultes interdites. Leur vente est nulle car ils ne contiennent aucun profit
licite.» Extrait d’al-madjmou’ (9/304).
Par
valeur déterminant l’utilité ,on entend la valeur
financière de l’objet vendu.
L’auteur
de Kashshaf al-Quinaa
(3/152) dit dans le cadre de son exposé des conditions de validité de la vente:
la troisième condition est que l’objet de la vente et le prix soient des biens
puisque l’objet est échangé contre un bien, la vente impliquant l’échange d’un
bien contre un autre. Quant au bien c’est toute chose qui possède une valeur
licite mais dont la licéité n’est pas imposé par le besoin ou la nécessité. Ceci exclut ce qui n’a pas
d’utilité comme les insectes et ce qui possède une utilité illicite telle le
vin et ce qui a une utilité qui n’est licite qu’à cause d’un besoin comme le
chien, et ce qui a une utilité qui n’est licite qu’en cas nécessité comme le
cadavre qui ne peut être consommé qu’en cas d’extrême famine et le vin qui ne
peut être consommé que pour débloquer une bouchée qui entrave la gorge.» Voir ach-cahrh al-moumti’ (11/6).
Ceci
permet de savoir qu’il n’est pas permis de vendre ni d’acheter ce qui n’a ni
utilité ni valeur financière. Relèvent de ce chapitre les signatures évoquées.
Elles n’apportent aucun profit et ne possèdent aucune valeur financière. Dès
lors il n’est pas permis de les vendre ou acheter.
Deuxièmement,
il est connu que de telles transactions ne prospèrent qu’en des milieux où l’on ne se conforme pas
aux règles et dispositions religieuses comme le milieu des artistes, des stars
sportifs, des journalistes et consorts. Il ne convient pas que le musulman
suive le chemin de ces gens ou les imite, même dans les aspects de leurs
comportements qui ne se heurtent pas
manifestement aux règles religieuses.
Bien
au contraire, ce qui est attendu et exigé du musulman c’est qu’il se penche
vers les gens du bien et de la droiture. Celui qui s’assimile à un peuple en
fait partie. En outre, celui qui achète de telles choses, que dira –t-il au
jour de la Résurrection quand on lui demandera comment il a dépensé ses biens?
Quelle pourrait être sa réponse?
Cheikh
Ibn Outhaymine (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit: «parmi les méfaits le gaspillage des biens dont Allah a fait des moyens de
subsistance permettant aux gens de réaliser des intérêts religieux et profanes.
Le gaspillage consiste à dépenser des biens inutilement ou de manière nocive.»
Extrait de fatawa islamiyya
( 4/497).
Si
celui qui vend de telles choses à un prix exorbitant, comme c’est souvent le
cas, est interrogé dessus au jour de la résurrection, si on lui dit pourquoi
vous vous êtes permis de vous emparer du bien de votre frère et pourquoi avoir
vendu telle ou telle chose et mangé le prix , comment pourrait il répondre?!
Voir la réponse donnée à la question n°
40752.
Allah
Très haut le sait mieux.