Louanges
à
Allah
Premièrement, la règle qui régit l’expression euphémique de la répudiation inclut l’usage de tout terme susceptible d’exprimer la répudiation et d’autres sens. C’est comme:
« rentre chez toi »
ou
« c’en est fini entre nous. »
etc.
On lit dans
Hachiyatoul Boudjayrimi alla al-khatib (3/491): cette parole:
« C’est tout ce qui est susceptible d’exprimer la répudiation
et d’autres sens. »
La règle veut que le
terme véhicule
un sens
qui suggère la répudiation même
s’il n’est pas courant de lui donner ce sens selon la coutume et
la loi religieuse. »
On lit dans
al-mawssouah al-fiqhiyya
(29/26):
« De même, ils sont tous d’avis que l’expression euphémique en matière de répudiation est toute expression qui en principe n’est pas
établie pour traduire la répudiation mais
qui peut la laisser entendre entre autres choses. L’expression qui ne la laisse pans entendre n’a rien
à
voir avec l’euphémisme. Son emploi serait superflu et n’entraine aucun effet.
Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:
« Toute expression qui suggère la séparation relève de l’euphémisme. »
Extrait de
charh
al-moumt’,
13/70).
Deuxièmement,
la répudiation ne devient pas effective quand elle est exprimée euphémiquement sauf en
deux cas: le fait pour le locuteur de bien vouloir exprimer la répudiation et l’emploi d’un terme assez expressif. Si on emploie un terme qui n’indique pas la répudiation, ni du point de vue de la loi religieuse, ni du
point de vue de la coutume, la répudiation ne devient pas effective.
Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:
« L’emploi d’une expression euphémique ne rend la répudiation effective que quand le locuteur nourrit cette
intention et emploie des termes expressifs. En l’absence de l’une des deux choses, la répudiation ne
devient pas effective. C’est le cas encore pour l’affranchissement. »
Diviser les termes en termes clairs
et euphémiques restent linguistiquement juste. Mais l’usage varie en fonction des personnes ,
du temps et de l’espace. Il n’y a là
aucun statut fixe et spécifique du terme. Que de fois un terme est jugé
explicite par des gens alors
qu’il relève de l’euphémisme pour d’autres. Que de fois une expression est jugée claire dans un
temps et sur un espace et euphémique ailleurs et en d’autres temps. La réalité
le prouve. Le terme
sarah
n’est employé
par personne pour
exprimer une répudiation claire ou euphémique. Dès lors, on ne
peut dire que celui qui l’emploie a prononcé
une répudiation effective;
qu’il en ait l’intention ou pas. »
Extrait de
Zaad al-maad (5/291)
Cela
étant, l’expression
« Il répand
Sa miséricorde sur vous. »
n’indique pas la répudiation, ni du point de vue religieux, ni du point de
vue de la coutume. Elle n’est donc pas une
expression euphémique de la répudiation. Quant
à
l’expression
« Seigneur, donne-moi une autre meilleure et
à
elle un autre meilleur que moi. »
, il a
été
rapporté
de l’imam Ahmad (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) des
propos qui indiquent que l’invocation qui véhicule le sens de la répudiation peut
être considérée comme l’une des manières d’exprimer la répudiation. On l’a interrogé
sur le cas de
quelqu’un qui avait dit
à
son
épouse:
« Puisse Allah nous séparer ici-bas et dans l’au-delà.»
L’imam a dit:
«S’il n’entendait que prononcer une invocation, j’espère que cela n’entraîne rien. »
Voir
Massaili Abi Dawoud de l’imam Ahmad,p.239; al-insaaf,8/478.
Ibn Mouflih commente ce qui précède dans al-fourou, 9/38 en ces termes:
«Il (l’imam) ne lui donne aucun sens (particulier) quand celui
qui l’emploie n’entend que faire une invocation. Apparemment, si le
locuteur entend renvoyer
à
la
répudiation ,l’expression compte. Sans aucune intention particulière, la séparation est claire
en soi et le contexte (peut le clarifier davantage). Ensuite il mentionne un
cas qui ressemble
à
cette question
avant de dire:
« Voilà
trois questions
qui partagent le même statut. Il parait que chaque question est l’objet de deux avis: doit-on tenir compte
du contexte pour donner
à
l’expression (invocation) un sens large? Doit-elle refléter l’intention? Celle-ci est-
elle sous entendue? »
En d’autres termes, l’invocation
« Puisse Allah nous séparer ici-bas et dans l’au-delà. »
relève des expressions euphémiques de la répudiation. Mais doit-elle s’accompagner de l’intention pour entrainer la répudiation ou
suffit-il de se fier
de ce que le contexte permet d’en déduire?
On a déjà
expliqué
dans des
différentes
fatwa publiées dans le présent site que l’avis le mieux argumenté
est que les expressions euphémiques de la répudiation n’entrainent
une répudiation effective que quand on en a
l’intention. Le seul contexte ne suffit pas. Voir la réponse
donnée
à
la
question n°120947.
Cela
étant, l’invocation citée dans la présente question:« Seigneur, donne-moi une autre meilleure et
à
elle un autre meilleur que moi. »
relève des expressions euphémiques de la répudiation. Si le
mari qui l’emploie nourrit l’intention d’exprimer la répudiation, celle-ci devient effective. Autrement, elle ne
le devient pas.
Allah le sait
mieux.