Louanges
à
Allah
Il est clair pour nous que votre
question reflète une tendance
à
l’exagération
qui ne se limite pas
à
l’amplification
et
à
l’aggravation
des
problèmes
mais en fait la cause d’un
« effondrement »
, selon votre expression, d’une
vraie crise psychologique qui empêche
de travailler et fait naître un désespoir
mortel. Or, les choses sont beaucoup plus faciles. Allah soit loué
par
Sa grâce.
Après
tout, vous
êtes un musulman accompli. Allah soit
loué.
Vous adhérez aux six piliers de la foi puisque
vous croyez en Allah,
à
Ses anges,
à
Ses
livres,
à
Ses
messagers , au jour dernier et au Destin, bon ou mauvais. Vous vous souciez de
la reconnaissance des piliers de l’islam,
à
commencer
par les deux professions de foi et vous vous conformez aux pratiques qui en découlent
comme la prière, la zakat, le jeûne
et le pèlerinage.
Tout ce qui précède
constitue des facteurs de l’accession
à
un
haut rang auprès d’Allah
le Transcendant. Nous croyons tous
à
Son unicité
et
aux messages qu’Il a révélés.
Nous attestons la prophétie de notre prophète
et messager Muhammad (Bénédiction
et salut soient sur lui) et nous proclamons notre engagement
à
le
suivre et
à
appliquer
sa loi. Pourquoi ne pas considérer
tous ces acquis relevant de la foi et constituant des réalités
certaines hautement appréciées
par Allah le Transcendant?
Ne
faisons nous partie de la communauté
de
Muhammad (Bénédiction
et salut soient sur lui) dont il a promis chaque membre d’accéder
au paradis, pourvu de dire avec une profonde sincérité: il n’y
a pas de dieu en-dehors d’Allah?
N’avons
nous pas entendu ce hadith d’Abou
Dharr (P.A.a) selon, lequel
le Prophète (Bénédiction
et salut soient sur lui) a dit:
« Voilà
Gabriel
que je viens de rencontrer quelque part dans la Harra
et qui m’a dit:
-« Apporte
à
ta
communauté
cette
bonne nouvelle selon laquelle celui d’entre
eux qui meurt sans rien avoir associé
à
Allah
entrera au paradis. »
-« Même
s’il
a volé
et
forniqué?
»
-« Oui. »
-“Même
s’il
a volé
et
forniqué? »
-« Oui,
et même
s’il
consommait du vin. »
(Rapporté
par
al-Bokhari,6443).
Allah
soit loué. Vous veillez
à
l’observance
du culte notamment la prière.
Ce faisant, vous avez l’impression de commettre une certaine négligence
dans votre manière d’afficher
votre humilité
et
votre révérence
par rapport
à
ce
qui devait
être fait. Ce qui arrive
à
bon
nombre de musulmans. On demande
à
ceux-là de poursuivre l’effort
déployé
pour
maîtriser
leur
âme
dans le but de goûter le plaisir du culte recherché
par
tous les pieux. Qu’ils prennent exemple sur Thabit al-Banani (Puisse Allah
lui accorder Sa miséricorde) qui dit:
« J’ai
souffert de la pratique de la prière
pendant 40 ans avant de m’y
livrer avec plaisir pendant 20 ans. »
(Rapporté
par
Abou Nouaym dans Hilyatoul
Awliyaa, 2/320)
L’effort
déployé
pour
s’astreindre
à
une
pratique constante du culte et la persévérance
qui traduit la réalité
de
l’intérêt
qu’on
y porte avec sincérité
et
humilité, tout cela polarise la préoccupation
des vrais pieux. Nul ne peut prétendre
avoir atteint la perfection dans ce domaine. Toutefois, cette préoccupation
ne doit pousser personne au désespoir
car
Allah le Transcendant et Très-haut
déteste
ceux qui perdent l’espoir dans Sa grâce
et Sa miséricorde:
« Et
qui désespère
de la miséricorde de ton Seigneur, sinon les
égarés?»
(Coran,15:56)
et
aime
Ses fidèles serviteurs qui s’attendent
toujours
à
bénéficier
de Sa miséricorde et de Sa grâce.
L’ampleur
de Sa générosité
est
telle qu’Il pardonne les mauvais actes , faux
pas et manquements. Bien plus, le Transcendant et Très-haut
a dit:«sauf
celui qui se repent, croit et accomplit une bonne
œuvre;
ceux-là
Allah
changera leurs mauvaises actions en bonnes, et Allah est Pardonneur
et Miséricordieux;
et quiconque se repent et accomplit une bonne
œuvre
c’est
vers Allah qu’aboutira son retour. »
(Coran,25:70-71)
Ibn
Qayyim al-Djawziyyah (Puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:
« La quiétude
qui doit accompagner l’accomplissement des fonctions
religieuses est celle qui se traduit par l’humilité, la révérence,
la baisse du regard et la concentration du coeur (la
pensée)
sur Allah Très-haut au point que la pratique
cultuelle associe le coeur et le corps (l’apparent
et le caché). La révérence
est le fruit qui résulte d’une
telle quiétude. Quand la révérence
domine le coeur , elle affecte les autres organes.
Quand le Prophète (Bénédiction
et salut soient sur lui) vit un homme en prière
tout en manipulant sa barbe, il dit:
«
Si
le coeur de cet homme
était
dominé
par
la révérence,
cela se refléterait sur ses autres organes. »
Si
vous me demandez le moyen d’y
parvenir, je dirais qu’il s’agit
pour
le fidèle
serviteur de faire en sorte que son observance de son Très-auguste
Maitre le pousse
à
se
comporter comme s’il Le voyait. Plus l’observance
s’enracine
plus elle cultive un sentiment de pudeur, de tranquillité
,
d’amour,
de révérence,
de peur, d’espérance
que rien d’autre ne peut entraîner.
L’observance
(le développement
d’un
sens aigu de la présence divine) est la base et le socle
qui sou tendent tous les actes du coeur (internes).
Le
Prophète
(Bénédiction
et salut soient sur lui) a réuni
tous
les
fondements et
branches desdits actes en un seul mot
quand il dit
à
propos
de l’ihsaan
(observance):
«C’est
adorer Allah comme si tu le voyait.»
Méditez
sur chaque niveau de la pratique religieuse et sur chacun des actes du coeur, vous vous rendrez compte qu’il
a toute sa racine et sa source dans l’observance.
Il s’agit
d’affirmer
que le fidèle serviteur a besoin de la quiétude
devant les intrigues qui s’infiltrent
dans les fondements de la foi. Il faut que son coeur
soit renforcé
et
rendu inébranlable en face des instigations et
mauvaises pensées qui remettent en cause les actes
qui découlent
de la foi. Car on ne doit pas laisser des obsessions se transformer en soucis
et tourments qui ne cessent de s’aggraver
au point de détruire sa foi.
La tranquillité
du
coeur et la quiétude
doivent
être recherchées
en cas de résurgence des différentes
causes de crainte comme elles doivent l’être
en cas de joie pour garder son
équilibre
et
éviter
de dépasser
la limite au-delà
de
laquelle la joie se transforme en chagrin. »
Extrait de
iilaam
al-mouwaqqiin,4/155-156.
Sachez
que le fait pour vous d’accomplir vos prières
à
leurs
heures et de veiller
à
maîtriser
votre
âme
pour l’astreindre
à
la révérence
et la glorification d’Allah pendant la prière,
tout cela insère vos oeuvres
parmi les plus aimées d’Allah,
même
si les mouvement de votre langue et de vos autres organes
étaient
insignifiants et ne traduisaient pas ce qui se passe dans votre coeur
à
propos
de vos rapports avec Allah le Transcendant. Il est
à
espérer
qu’Allah
découvre
ce qui se passe dans votre coeur en fait de préoccupation
et de désire
sincère
de parvenir
à
la
bonne pratique du culte
susceptible
d’engendrer
la quiétude
tant recherchée. Allah vous aiderait
à
l’obtenir
et inscrirait
à
votre
profit la récompense de la lutte que aurez menée
et des douleurs et aspirations que vous auriez
expérimentées.
Al-Ghazali
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:
« Employer
sa langue pour solliciter le pardon est bien. La remuer dans ce sens, fût-ce
machinalement, vaut mieux que de l’utiliser
pour médire
un musulman ou dire des futilités
ou se taire. Son mérite est
évident
comparé
au
silence. Il reste toutefois moins méritoire
par rapport aux actes du coeur. C’est
pourquoi un disciple a dit
à
son
maître Abou Outhman
al-Maghribi:
«Parfois
ma langue pratique le rappel d’Allah
et la lecture du Coran alors que mon coeur est
ailleurs?-Le Maître lui répond:
« Rends
grâce
à
Allah
puisqu’Il
a utilisé
l’un
de tes organes dans le bien et t’a
donné
l’habitude
de pratiquer le rappel au lieu de faire un mauvais usage de ton organe ou de l’habituer
aux vaines paroles. »
Ce
qu’il
a dit est vrai. Donner de bonnes habitudes aux organes au point qu’elles
deviennent naturelles nous
évite un
bon nombre d’actes
de désobéissance.Celui qui acquière
l’habitude
de solliciter le pardon divin chaque fois qu’il
entend quelqu’un mentir s’y conforme spontanément.
Celui qui a l’habitue
à
se
livrer
à
des
balivernes, dirait au menteur:
« Quelle stupidité
et quel mensonge!» Ceci fait partie des significations
de la parole du Très-haut :
«Certes,
Allah ne fera perdre aux bienfaiteurs leur récompense. »
et des significations de la parole du
Très-haut:
« Certes,
Allah ne lèse (personne), fût-ce
du poids d’un atome. S’il
est une bonne action, Il la double, et accorde une grosse récompense de Sa part.
»
(Coran,4:40
)
Voyez
comment Allah multiplie la récompense!
Il fait de la demande de pardon prononcée
dans l’insouciance
une habitude de la langue qui, pourtant nous
évite le mal inhérent
à
la désobéissance
que constituent la
médisance, la malédiction
et les vaines paroles. Ceci est
une multiplication ici-bas des moindres actes d’obéissance.
Celle
à
venir
dans l’au-delà
est
bien plus importante. Si seulement ils le savaient! Evitez de prêter
une trop grande attention aux manquements qui frappent vos actes d’obéissance
car ton désir de les accomplir en serait affecté.
C’est
une ruse que Satan ,le damné,
développe
au sein de ceux qui se prennent pour des gens dotés
d’une
vue intérieure pénétrante
apte
à
détecter
les secrets les plus profonds. (Ladite ruse
inspire
à
ces
derniers cette question): quelle est l’utilité
d’un
rappel prononcé
par
la langue alors que le coeur reste dominé
par
l’indifférence?
Par
rapport
à
cette
ruse , les créateurs se devient en trois groupes: un
groupe injuste
à
l’égard
de lui-même, un groupe modéré
et
un groupe qui surpasse tous les autres dans les bons actes. Quant au premier,
il dira au diable:
« Tu as dit vrai,
ô
damné!
Mais ta vérité
ne
l’est
qu’en
apparence. C’est pourquoi je t’infligerai
une double souffrance et une double humiliation. J’associerait
mon coeur au mouvement de ma langue. »
Celui qui réagit de cette manière
devient comme quelqu’un qui traite la blessure causée par Satan en y
pulvérisant
du sel.
Quant
à
l’injuste
trompé,
il reste sous l’emprise de l’orgueil
qui l’empêche
de saisir l’aspect que voilà
et
le rend incapable d’éprouver la sincérité
dans
son coeur. De ce fait, il cesse d’habituer
sa langue au rappel d’Allah et prête
le flanc
à
Satan
en lui permettant de se saisir de la corde que représente
la tromperie dans laquelle il baigne. Ce qui revient
à
conclure
entre eux un accord de partenariat
à
l’instar
de
ce qui fait dire:
la complicité
les unissant son accord avec lui l’a
libéré.
Quant
au modéré, il n’a
pas pu associer le coeur au mouvement de la langue
mais il est demeuré
conscient
de cette lacune et il s’est
efforcé
de
le corriger tout en ayant recours pendant ce temps au silence pour
éviter les vaines paroles. Il poursuivit cet effort
et demande
à
Allah
Très-haut
d’habituer
son coeur et sa langue au bien.
Quant
au supérieur,
il est assimilable au tailleur qui,
à
défaut
de pouvoir exceller dans son métier,
le quitte pour devenir
écrivain. L’injuste
ayant
échoué
est,
lui, assimilable au tailleur qui, faute de succès,
laisse le métier pour devenir balayeur! Le modéré
est assimilable
à
l’écrivain
qui, faute de réussir dans son art, dit je n’ignore
pas que le métier du tailleur soit déprécié
comparé
à
celui
de l’écrivain
mais pas par rapport
celui du balayeur. A défaut
de pouvoir réussir en tant qu’écrivain,
je me contente de celui de tailleur. Autrement dit, il faut comprendre sur quoi
l’on
doit se fonder pour apprécier
et déprécier
car cela porte sur des choses relatives. Il ne sied pas de les aborder sans
tenir compte de leur caractère
relatif. Il ne faut surtout pas sous estimer un atome d’actes
de bienfaisance ou de malfaisance. »
Extrait de Ihyaa
uloum ad-diine,4/48.
Compte
tenu de l’utilité
de
ce précieux
enregistrement du cheikh Youssouf al-Ghafiis,
veuillez bien le trouer
sous
ce lien
https://beta.m.box.com/shared_item/https://app.box.com/s/cneq08rcjrd8gx8b7nhu
Cela
dit, un sage a dit:
« pour réaliser
ses espoirs , il faut se mettre
à
l’oeuvre. »
Nous
entendons dire que pour vous arracher
à
l’état
de désespoir
dans lequel Satan vous a plongé,
il faut avoir présent
à
l’esprit
ce qui a
été
dit
à
propos
du bon augure qu’inspire la miséricorde divine, de l’adoption
de l’exemple
des pieux, de l’ardeur au travail et de la pratique
assidue de la prière avec le respect strict de ses
heures, sa préparation grâce
à
des
ablutions en bonne et due forme, son accompagnement par une récitation
lente marquée par la révérence
et la récitation des formules de rappel d’Allah
à
sa
fin. N’oubliez surtout pas de dire au sortir de
chaque prière:
« Monseigneur,
aide-moi
à Te rappeler,
à
Te
remercier et
à
bien
observer Ton culte. »
On
n’a déjà
cité
dans
le présent
site des réponses portant sur la torpeur, sur ses
causes et remèdes. Voyez la question n°
47565 et
la question n°70314.
On trouve encore dans le site des réponses
relatives aux doutes et obsessions. Voir la réponse
donnée
à
la question n°39684 et
la réponse
donnée
à la question n°21052.
Allah
le sait mieux.