Louanges à Allah
L’ignorant qui commet
un acte d’infidélité et de chirk se trouve dans l’une des deux
situations. La première est celle du non
musulman qui relève d’une autre foi ou n’en a pas du tout.
Celui qui se trouve dans une telle situation est un mécréant. Qu’il le soit en
connaissance de cause ou l’ignore ou s’appuie sur une
interprétation. Une telle
personne n’est pas soumise aux dispositions de l’islam ici-bas. On
lui applique les dispositions régissant les infidèles parce qu’elle n’a jamais embrassé l’islam. Comment pourrait-on le
prendre pour un musulman alors qu’elle ne s’est jamais réclamée de l’islam? Quant à son statut dans l’au-delà, si l’intéressé est réellement un
ignorant et s’il n’a pas reçu l’appel à l’islam ou s’il a reçu cet appel de manière déformée qui ne permette
pas d’établir la preuve
(de la validité de l’islam en tant que
religion), la destinée d’une telle personne
des l’au-delà est l’objet d’une longue controverse . L’avis le mieux
argumenté émis sur la question
est que la dite personne sera éprouvée au jour de la Résurrection. Celui
qui aura obéi entrera au paradis et celui
qui aura désobéi ira en enfer.
Cheikh al-islam dit: « De nombreuses traditions
prouvent que celui qui n’a pas reçu le message
religieux ici-bas, rencontrera un messager au jour de la Résurrection sur
place. » Extrait de Madjmou al-fatawa,17/308). Ceci a déjà été expliqué dans le cadre des réponses données
à
la
question
n°
1244 et
à
la
question
n°215066.
La deuxième situation est celle d’une personne qui se
réclame de l’islam et qui en a
acquis la qualité pour avoir adhéré et cru sincèrement au Messager (Bénédiction et salut soient sur lui). Si une telle personne commet par
ignorance un acte entraînant l’infidélité, elle ne tombe pas
pour cela dans l’infidélité. Elle ne perdra sa
qualité de musulman jusqu’au moment on établira pour elle
la preuve (de la validité de l’islam) et la lui explique.
Cheikh Abdourrahman as-Saadi dit: « Toute personne qui
croit sincèrement en Allah et à Son Messager et
leur obéit fidèlement mais conteste par
ignorance une partie de l’apport du Messager ou ne
reconnait pas qu’il fait partie de
son apport- il est vrai qu’une telle attitude
relève de la mécréance et son auteur est
un mécréant- mais le fait d’ignorer une partie
de l’apport du Messager
empêche de juger une personne déterminée mécréante. A cet égard, aucune
distinction n’existe entre les questions fondamentales et secondaires car par mécréance on entend la
contestation partielle ou totale de l’apport du Messager en
connaissance de cause. Ceci vous permet de saisir la différence entre les
imitateurs qui ne croient pas au Messager (ceux qui héritent l’infidélité ) et le croyant qui,
par ignorance et par aberration, mais non en connaissance de cause et par entêtement, rejette une
partie de l’apport du Messager. » Extrait d’al-fatawa as-saadiyyah (p.443-447)
L’excuse fondée sur l’ignorance est valable pour tout élément de la foi du fidèle. Qu’il s’agisse du dogme, du
Tawhiid et du chirk ou des questions
relatives aux dispositions juridiques. Un des arguments qui indiquent que l’ignorance peut être une excuse pour
le musulman dans les questions relatives au dogme réside dans cet
ensemble d’éléments religieux
suivants:
Le premier consiste dans des textes religieux qui indiquent
que la fautif doit perte
excusé. C’est que dit le Très-haut « Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une
erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d’un fardeau lourd comme Tu as
chargé ceux qui vécurent avant nous. » (Coran,2:286) Allah a dit: « Je l’ai fait. » comme le rapporte Mousilm dans son Sahih (126) et la parole
du Très-haut: « Nul blâme sur vous pour ce
que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. » (Coran,33:5) et la
parole du Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui): « Certes, Allah a pardonné à ma communauté l’erreur, l’oubli et tout ce
qui est fait sous la contrainte. » (Rapporté par Ibn Madjah (2043) et jugé bon par al-Albani.
Ces textes indiquent
qu’est pardonné toute personne qui fait, par
oubli ou par ignorance, le contraire de ce qu’elle doit faire. Le
qualificatif fautif s’étend à l’ignorant car est fautif toute
personne qui s’écarte de la vérité involontairement.
Cheikh Abdourrahlan as-Saadi dit: « Ceci englobe toute
erreur commise par les croyants dans les affaires scientifiques et dans les informations. » Extrait de al-irshad ilaa maarifatil al-ahkaam,p.208.
Cheikh Ibn Outhaymine dit: « Sans doute, l’ignorance engendre
l’erreur. Sur cette
base, nous disons: si quelqu’un commet par
ignorance un acte ou profère une parole entraînant la mécréance, il ne tombe pas
dans la mécréance. » Extrait de ach-charh al-moumt’i, 14/449.
Cheikh al-islam Ibn Taymiyyah dit: « La parole du Très-haut dans le
Coran: « Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de
commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d’un fardeau lourd
comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. » (2/286) suivie de Sa
parole : « Je l’ai fait. » ne fait pas la
distinction entre l’erreur claire et
nette portant une question tranchée et celle portant sur une
question objet de conjecture. Quiconque dit que l’auteur d’une erreur portant
sur une question tranchée ou objet de conjecture tombe
dans le péché contredit le Livre,
la Sunna et le consensus des anciens. » Extrait de Madjmou al-fatawa,19/210.
Il poursuit ailleurs (fatwa
(3/229): « Cela dit, toux ceux
qui me fréquentent savent que
je me range du côté de ceux qui
interdisent le plus vigoureusement le fait d’accuser une
personne déterminée d’impiété, de libertinage et
de rébellion, à moins de disposer d’une preuve tirée du message et dont la
contestation peut rendre le contestataire soit mécréant, soit impie , ou
rebelle. Je confirme résolument qu’Allah a pardonné à la Umma ses fautes, y
compris celles commises à propos des
informations et des questions scientifiques. Les ancêtres pieux n’avaient cessé de s’opposer au sujet d’un grand nombre de
ces questions. Pourtant aucun d’entre eux n’avait attesté l’infidélité d’une personne déterminée, ou son impiété ou sa rébellion. »
Pour Ibn al-Arabi, même si l’ignorant et le fautif issus de la umma commettaient des
actes relevant du chirk et de la mécréance qui rendraient
leur auteur agissant en connaissance de cause mécréant ou idolâtre, ces actes resteraient excusés à cause de leur
ignorance et leur faute jusqu’au moment où on leur montrera
assez clairement la preuve dont l’abandon entraîne la mécréance.» Al-Qassimi lui a
attribué ces propos dans Mahaassin at-taawiil (3/161).
Cheikh Abdourrahlan al-Maalami dit: « Même si nous disons
dans l’un des cas de
figure de la question: certes, ceci revient à invoquer un autre qu’Allah Très-haut, à lui vouer le culte
et partant à tomber dans le chirk, nous n’entendons pas dire
que toute personne qui commet le même acte est un polythéiste. Car n’est polythéiste que celui qui
commet l’acte sans excuse.
En effet, l’excusé pourrait même figurer parmi
les meilleurs serviteurs d’Allah
Très-haut, les plus
illustres et les plus pieux d’entre eux. » Extrait de aathaarou cheikh Abdourrahaan al-Maalami,3/826).
Le deuxième consiste dans des textes qui indiquent que la preuve d’Allah ne s’établit pour Ses serviteurs que
par rapport à ce dont ’ils ont
connaissance. C’est dans ce sens
que le Très-haut dit: « Et Nous n’avons jamais puni
[un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. » (Coran,17:15) et Sa parole : «en tant que
messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu’après la venue des messagers il n’y eût pour les gens
point d’argument devant
Allah. Allah est Puissant et Sage. » (Coran,4:165) et Sa
parole : « Allah n’est point tel à égarer un peuple après qu’Il les a guidés, jusqu’à ce qu’Il leur ait montré clairement ce qu’ils doivent éviter. » (Coran,9:115) entre
autres versets qui indiquent que la preuve ne s’établit qu’après l’acquisition d’une connaissance
claire de son objet. Ces versets indiquent que l’individu
responsable n’est concerné par les charges
religieuses que quand il en aura connaissance
. S’il ne les connait
pas, il demeure excusable.
Evoquant les avantages à tirer ce verset
(Coran,4:165), Ibn Outhaymine dit: « Le plus important
avantage est que l’ignorance justifie
l’excuse même à propos des fondements de la religion. En
effet, les messagers apportent des questions fondamentales et des questions
secondaires. Si quelqu’un reste dans l’ignorance puisqu’il n’a reçu aucun messager c’est une preuve (de son
innocence devant Allah). Celui qui dispose d’une telle preuve
est excusable. » Extrait du Tafsirou sourate nissaa (2/485).
Ibn al-Qayyim dit: « Les dispositions religieuses ne concernent que le
fidèle qui en a connaissance pour y avoir accès. Celui qui ne les
connait pas parce qu’elles lui restent
inaccessibles ne s’y soumet pas. » Extrait de badai al-fawaaid,4/168/
Cheikh al-islam In Taymiyyah (Puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) dit dans sa réfutation des allégations d’al-Akhnaai, texte rétabli par al-Anzi
(p.206): « Il en est de même de celui qui
invoque un autre qu’Allah ou fait le pèlerinage auprès d’un autre qu’Allah, celui-là est un polythéiste. Un tel acte relève de la mécréance. Mais son auteur
peut ne pas savoir que l’acte relève du polythéisme interdit.
Beaucoup de gens
, notamment les Tatares et d’autres ont embrassé l’islam tout en conservant de
petites idoles et d’autres objets dont
ils se servent dans leur culte et qu’ils vénèrent. Ils ne savent pas que l’islam le leur interdit. Ils
adorent le feu puisqu’ils ne savent pas
que cela leur est interdit. De nombreux aspects du chrik échappent à des convertis qui
ne les reconnaissent pas comme tel. Ce qui est une aberration. Tout acte de
cette nature est nul. Toutefois , son auteur ne mérite le châtiment que lors que l’interdiction de la
pratique lui sera prouvée. C’est dans ce sens qu’Allah dit: « Ne donnez des égaux à Allah sciemment. »
Le troisième consiste dans les textes qui
expliquent l’excuse de celui qui tombe dans le chirk ou la mécréance. Relève de ce chapitre l’histoire de l’homme qui a dit: « Quand je serai
mort, incinérez moi, puis réduisez mon corps en poudre puis éparpillez la sur la
mer. Car, si Allah
pouvait se saisir de moi, Il m’infligerait
un châtiment qu’il n’infligerait à aucun autre.» Quand on a fait de
lui ce qu’il a voulu, Allah
lui a dit:
-« Pourquoi tu as fait
ce que tu as fait? »
-« C’est par peur de toi. » Allah lui a pardonné. » (cité dans les Deux Sahih)
Les propos proférés par cet homme relèvent de la mécréance qui exclut son
auteur de la religion car ils impliquent la négation de la
capacité d’Allah de le restituer après sa mort. Or la
puissance est l’un des attributs
divins les plus évidents. Il est au coeur de Sa souveraineté et de sa divinité. C’est l’un de Ses attributs
les plus caractéristiques . Pourtant l’auteur des propos n’est pas mécréant car son ignorance
lui donne une excuse.
Ibn Abdoul Barr dit: « Une divergence oppose les ulémas à cet égard. Les uns
disent: voilà un homme qui ignore
une partie des attributs d’Allah le Puissant et Majestueux , notamment la
puissance. Car il ne savait pas qu’Allah est capable
de faire tout ce qu’Il veut. Ils disent
encore: celui qui ignore un des attributs d’Allah le Puissant et Majestueux et croit aux autres ne devient
pas mécréant à cause de sa seule
ignorance des autres attributs. En effet, le vrai mécréant est celui qui s’entête à rejeter la vérité en connaissance de
cause. Voilà l’avis des ulémas anciens et ceux
qui les ont suivi permis les contemporains. » Extrait de Tamhiid lima fil mouwattaa min al-maani w al-assaniid (18/42).
Cheikh al-islam Ibn Taymiyyah dit: « Voilà un homme qui doute
de la puissance d’Allah et de Sa
capacité de le ressusciter
une fois réduit en poussière. Pire, il croit qu’il ne sera pas ressuscité. Ce qui relève de la mécréance de l’avis unanime des
musulmans. Mais l’intéressé était un ignorant
qui ne possédait aucune connaissance sur le
sujet .Il croyait en Allah et craignait Son châtiment. Voilà pourquoi Allah lui
a pardonné. » Extrait de Madjmou al-fatawa (3/231). Il
poursuit encore: « L’homme croyait qu’Allah ne pouvait
pas le reconstituer une fois réduit en poussière ou doutait de la
résurrection , deux croyances relèvent de la mécréance. Celui qui les adopte tout en ayant la preuve du contraire
tombe dans la mécréance. S’il ignore la preuve et si
aucune connaissance ne vient le sortir de son ignorance et si, en plus, il
croit en Allah et observe Ses ordres et ses interdits et craint Son châtiment,Allah lui pardonne pour
la crainte qu’Il lui inspire.
Celui qui commet une erreur dans des questions dogmatiques
tout en étant de ceux qui
croient en Allah, en Son Messager et au jour dernier et qui accomplissent une
bonne oeuvre, l’état de celui-là n’est pas pire que celui de l’homme susmentionné. C’est pourquoi Allah lui pardonne
son faux pas. Il peut aussi le châtier , s’il a commis une négligence dans sa
conformité à la vérité selon son degré de religiosité.
S’agissant de l’excommunication d’une personne déterminée , réputée croyante, pour une
seule erreur qu’elle aurait
commise, elle constitue une énormité. » Extrait d’al-istiqamah (1/164).
L’imam Chafii dit: « Allah possède des noms et des attributs cités dans Son livre et
transmis par Son Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) à la Communauté musulmane . Nul ne
peut les réfuter après en avoir reçu la preuve car le
Coran les confirme et le Messager (Bénédiction et salut
soient sur lui) les a enseignés. Celui qui contredit cela après en avoir reçu la preuve tombe
dans la mécréance. En l’absence d’une preuve, l’ignorance reste une
excuse car il s’agit d’une chose que la
seule raison ne permet d’appréhender. Nous ne jugeons
pas mécréant celui qui les
ignore, à moins qu’on lui en transmette l’information. » Extrait de Siyar aalaam
an-noubalaa
(10/79).
2. L’histoire des Fils d’Israel avec Moise
Le Très-haut: « Et Nous avons fait traverser la
Mer aux Enfants d’Israël. Ils passèrent auprès d’un peuple attaché à ses idoles et
dirent: «Ô Moïse, désigne-nous une divinité semblable à leurs dieux.» Il dit: «Vous êtes certes des gens
ignorants. Le culte, auquel
ceux-là s’adonnent, est caduc; et tout ce
qu’ils font est nul et
sans valeur.» Il dit: «Chercherai-je pour
vous une autre divinité qu’Allah, alors que c’est Lui qui vous a
préférés à toutes les créatures [de leur époque]?» (Rappelez-vous) le
moment où Nous vous sauvâmes des gens de
Pharaon qui vous infligeaient le pire châtiment. Ils massacraient
vos fils et laissaient vivre vos femmes. C’était là une terrible épreuve de la part
de votre Seigneur. » (Coran,7:138-141)
Ils demandèrent à Moise de mettre des
idoles à leur disposition
afin qu’ils les
utilisassent pour se rapprocher de Dieu à l’instar des idolâtres qui s’adonnaient au culte
de leurs idoles.
Ibn al-Djawzi dit: « Cette information révèle l’énormité de leur ignorance
qui les avait poussés à croire qu’il était permis d’adorer une divinité autre qu’Allah, après avoir vu les signes (prouvant le
contraire). » Extrait de Zad al-Massir, 2/150)
Cheikh Abdourrahan al-Maalaami dit: « On déduit de la réponse de Moise
(Paix sur lui) que bien que désapprouvant leur ignorance, il
ne considéra pas que leur
demande traduisait un abandon de la religion. Car ils ne firent pas condamnés ici comme ils le furent quand ils firent du veau une idole . On dirait que là – Allah le sait
mieux- on les excusa parce qu’ils venaient juste
d’embraser la
religion. » Extrait de Madjmou raspail al-mouallami,1/142.
3. L’histoire de l’arbre aux armes
D’après Abou Waquid al-Laythi: « Nous sortîmes en compagnie du
Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) pour nous rendre à Houneyn et passâmes tout près d’un jujubier. Nous dîmes : « Prophète d’Allah!Désigne-nous un arbre
comme celui adopté par les mécréants. » Ces derniers
accrochaient leurs armes contre un arbre et le fréquentaient. Le Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) a dit : « Allah est le plus
grand! C’est comme les
propos des Fils d’Israël qui dirent à Moise: « Créé nous un dieu comme celui qu’ils possèdent. » Vous allez certes
suivre les traces de vos prédécesseurs. » (Rapporté par
at-Tirmidhi,2180 qui l’a jugé authentique et
rapporté par l’imam Ahmad,21900,
auteur de la présente version, et déclaré authentique par
Cheikh al-Albani.
Ils demandèrent au Prophète (Bénédiction et salut soit sur lui)
de commettre un acte qui relève du chirk majeur puisqu’ils lui demandèrent de leur
permettre de s’accrocher à un arbre comme le
faisaient les polythéistes. C’est pourquoi le Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) assimila leurs propos à ceux des Fils d’Israel adressés à Moise.
Muhammad Rachid Rdiha dit: « Certes, ceux qui
tinrent lesdits propos au Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) venaient de rompre avec le polythéisme (chirk). C’est pourquoi il
croyaient que si le Prophète répondait favorablement à leur demande , son acte serait légitime et ne serait
pas incompatible avec l’islam. » Extrait de son
commentaire sur Madjmou ar-rassail wal-massais
an-nadjdiyyah,4/39.
On a interrogé cheikh Abdourrazza Afifi sur les adorateurs
des tombes qui croient aux morts et sollicitent leur intervention
en leur faveur. Le Cheikh (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: « Si ceux-là avaient obtenu la
preuve de la nullité de leurs actes, ils ont renié l’islam. Autrement leur ignorance
est une excuse pour eux. C’est comme le groupe qui avait
demandé un arbre aux armes. » Extrait des fatwaa du cheikh Abdourrazzaq Afifi, p.371.
Cheikh al-Islam Ibn Taymiyyah dit: « En vérité, ayant pris connaissance de l’apport du Messager
(Bénédiction et salut
soient sur lui) nous savons sûrement qu’il n’a pas institué pour sa Communauté l’invocation des morts. Qu’ils fussent des
prophètes, des pieuses
gens ou d’autres. Que l’invocation se fasse
sous la forme d’une demande de
secours ou sous la forme d’une demande de protection ou d’autres formes. Il n’a pas institué non plus pour sa
Communauté de se prosterner devant
un vivant ou un mort ou consort. Bien au contraire, nous savons qu’il a interdit tous ces actes et qu’ils relèvent du chirk interdit par Allah
et Son messager. Mais, tenant compte de la prédominance de l’ignorance et de l’insuffisance du
savoir portant sur les traces du Message chez un bon nombre des membres des
dernières générations, on ne peut pas les juger mécréants avant de leur
expliquer clairement l’apport du Messager
(Bénédiction et salut
soient sur lui) et son contraire. » Extrait de Kitab ar-radd alla
al-Bakri,2/731.
Cheikh Abdoul Mouhsin al-Abbad a dit « S’agissant des allégations des
partisans du culte des tombes qui sollicitent leurs occupants, leur demandent
de satisfaire leurs besoins et de dissiper leurs soucis, elles reposent sur le chirk majeur qui exclut
son auteur de la religion. On dit de l’acte qui l’exprime qu’il traduit le chirk et
la mécréance mais on ne dit pas que tout
individu qui commet un tel acte est un polythéiste ou un mécréant car celui qui s’y livre par
ignorance est excusable jusqu’au moment où l’on lui montre la preuve et la
lui fait comprendre. S’il persiste malgré cela
, on peut le juger mécréant et renégat. Beaucoup de
gens succombent à la tentation que
suscitent les tombes en raison de l’ambiguïté qu’ils s’y trouvent pour
avoir grandi dans un milieu où l’on vénère et invoque leurs
occupants sous prétexte d’implorer les pieuses gens.
Ceci peut se passer en dépit de la présence de pseudo ulémas qui légitiment la vénération des tombes et la
sollicitation du secours de leurs occupants sous prétexte qu’ils servent d’intermédiaires auprès d’Allah. » Extrait de de l’érudit al-Abbad
(4/372).
4.D’après Houdhayfa ibn
al-Yamaan le Messager d’Allah (Bénédiction et salut
soient sur lui) a dit: « L’islam s’effritera tel les
desseins d’un tissu au point qu’on ne reconnaîtra plus ni jeûne ni prière ni sacrifice ni aumône. Et on enlèvera le livre d’Allah au cours d’une nuit de sorte à n’en laisser aucune trace sur la
terre. Il y aura alors des groupes de gens au sein desquels de grands
vieillards se mettront à dire: nous avons
trouvé que nos ancêtres disaient : il n’ y a pas de divinité en dehors d’Allah et nous le disons.
Silah dit à Houdhayfa: à quoi il n’ y a pas de divinité en dehors d’Allah va leur servir s’ils le répètent tout en ignorant
la prière, le jeûne, le sacrifice et
l’aumône? Houdhayfa se détourna de l’auteur de l’objection qui
revint à la charge trois fois avant que Houdhayfa se retournât vers lui et dît trois fois: « Silah! Il (il n’ y a pas de divinité en dehors d’Allah) les sauvera de l’enfer. » (rapporté par Ibn Madjah (4049) et jugé authentique par al-Bousayri dans Misbaah
az-zoudjadjah, 2/291 et déclaré authentique par
al-Albani dans silsilatoul ahaadith as-sahhah , (1/171) Ce
Hadith indique que le peuple que voilà n’était animé que d’une croyance
sommaire consistant dans l’adhésion au Tawhiid. Ils ne
connaissait rien de l’islam en dehors de
cette affirmation il n’ y a pas de divinité en dehors d’Allah héritée de leurs ancêtres.
Ibn Taymiyyah dit: « Beaucoup de gens
grandissent en des lieux et des temps marqués par la
disparition des connaissances reçues des prophètes au point qu’on ne trouve
personne pour transmettre le livre et la sagesse donnés par Allah à Son Messager. De ce
fait, bon nombre de gens ne connaissent pas le message qu’Allah a donné à Son envoyé et personne n’est là pour le
transmettre. Celui qui grandit dans un tel contexte n’est pas jugé mécréant.
Voilà pourquoi les imams
sont tous d’avis que si celui
qui grandit dans un coin reculé de la brousse, à l’abri des ulémas et hommes de la
foi, ou celui qui est de conversion récente rejette une
quelconque des dispositions évidentes et concordantes ( de l’islam), on ne le juge mécréant qu’après lui avoir fait
connaitre l’apport du Messager. » Extrait de Madjmou al-fatawa,11/407).
En somme, l’ignorance qui constitue une excuse est celle qui empêche la connaissance
de la vérité parce que personne
n’est là pour le rappeler.
Une telle ignorance efface le péché et empêche que l’ignorant subisse le
jugement que son acte entraîne (normalement). Si un tel
ignorant se réclame des
musulmans et atteste qu’il n’y pas de divinité en dehors d’Allah et que
Muhammad est son messager, on le considère comme un
musulman. S’il ne se réclame pas de cette
communauté, on l’assimile ici-bas
aux adeptes de la religion dont il se réclame. Pour l’au-delà, son cas enlève du statut des
gens de la Période (marquée par l’absence d’un envoyé de Dieu) Allah s’occupera de leur sort au jour
de la Résurrection. L’avis le plus juste
les concernant est qu’ils seront soumis à une épreuve dépendant de la volonté d’Allah. Celui d’entre eux qui obéira entrera au
paradis et celui qui désobéira ira en enfer. » Extrait de Madjmou fatwa wa rassail cheikh Ibn
Outhaymine,2/128) Voir la réponse donnée
à
la
question
n°
215338 et la
à
question n°
111362. Pour en savoir davantage, se référer au livre intitulé ishkaliyatoul iidhaar bel dahl fil baath al-aqdi par Dr Sultan al-oumayri.
Allah le sait mieux.