Vous devez différencier deux types de supplication:
Le premier type est la supplication restreinte, par laquelle nous entendons qu’elle est liée à un certain moment, lieu ou acte de culte, ou que l’Islam spécifie un certain nombre ou une vertu et des restrictions similaires, telles que les supplications qui sont racontées à la début de la prière, l’adhkaar du matin et du soir, les du’aa pour dormir, manger et ainsi de suite.
Dans ce type de supplication, il est essentiel de la limiter à ce qui est raconté dans la shari’a, sans rien ajouter ni soustraire. Il n’est pas permis d’inventer une sorte de supplication pour remplacer ce qui est raconté dans la Sunna.
C’est ce que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a enseigné à al-Bara ‘ibn’ Aazib (qu’Allah l’agrée) quand il lui dit:
«Quand tu vas te coucher, fais wudoo ‘comme pour la prière, puis allonge-toi sur ton côté droit, puis dis:’ Ô Allah, j’ai tourné mon visage vers toi et confié mes affaires à toi et compté entièrement sur toi, hors de l’espoir et la peur de Toi. Il n’y a aucun refuge ou havre de paix pour vous sauf avec vous. Ô Allah, je crois en ton livre que tu as révélé, et en ton prophète que tu as envoyé. Faites-en vos derniers mots. Ensuite, si vous mourez cette nuit-là, vous serez mort dans un état de fitrah.
Il a dit: Je les ai répétés en présence du Prophète (bénédiction et paix d’Allah soient sur lui), et quand j’ai atteint les mots: “ Ô Allah, je crois en ton livre que tu as révélé ”, j’ai dit: “ Je crois dans ton messager que tu as envoyé », et il a dit:« Non, dans ton prophète que tu as envoyé ».
Rapporté par al-Bukhaari (247) et Muslim (2710).
Al-‘Allaamah al-Mu’allimi (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit dans son livre al-‘Ibaadah (p. 524):
Quelle grande perte est encourue par celui qui abandonne les supplications qui sont prouvées dans le Livre d’Allah ou dans la Sunna du Messager d’Allah (bénédiction et paix d’Allah soient sur lui), alors il ne fait guère appel à Allah par eux, et il va à autre chose et le récite régulièrement. N’est-ce pas là une faute et une transgression? Citation de fin.
Le deuxième type est la supplication générale, ce qui signifie demander à Allah des besoins à la fois publics et privés, se tourner vers lui et lui demander ce dont on a besoin et ce que l’on veut, comme la supplication en se prosternant, pendant le dernier tiers de la nuit et le jour de ‘Arafah et ainsi de suite.
En ce qui concerne ce type de supplication, il n’est pas essentiel qu’elle soit prouvée ou racontée [dans les textes], il suffit plutôt que les mots de cette supplication soient des mots acceptables et corrects selon la charia. Il ne devrait y avoir aucune transgression ou dépassement de la marque dans la supplication, et il ne devrait y avoir aucune supplication qui implique le péché ou la rupture des liens de parenté.
Il dit dans Fataawa al-Lajnah al-Daa’imah (24 / 203-204):
La question de la supplication est vaste, de sorte que chaque personne puisse invoquer son Seigneur pour ce dont il a besoin d’une manière qui n’implique aucun péché.
En ce qui concerne les du’aa et les adhkaar qui sont racontés dans les textes, le principe de base les concernant est que nous devons nous en tenir à la formulation et aux nombres qui sont racontés. Le musulman devrait y prêter attention et y adhérer et ne pas ajouter au nombre spécifié ou ajouter au libellé, ou en soustraire quoi que ce soit, ou changer quoi que ce soit. Citation de fin.
Il dit aussi (24/275):
Les du’aa qui sont racontées dans le Coran et la Sunna sont celles auxquelles il est prescrit d’adhérer, de prêter attention, de mémoriser et de faire connaître. Quant aux autres du’aa que tout le monde dit, elles ne sont pas comme ça, et le mieux que l’on puisse dire à leur sujet est qu’elles sont permises, mais elles peuvent contenir des phrases déroutantes ou incorrectes. Citation de fin.
Il semble que la du’aa ‘ou supplication mentionnée dans la question relève du titre de supplication générale, et en examinant ses mots et ses phrases, il semble que ce soit une supplication admissible et qu’il n’y a rien de mal à cela, et elle ne le fait pas. il nous semble qu’il y avait là quelque chose de répréhensible du point de vue shar’i; ses paroles sont plutôt saines et correctes. Vous ne devez donc pas le dénoncer ou qualifier celui qui le dit d’ignorant.